Poursuivons avec cette « robe soutien gorge en tissus de lingerie mixtes », digne exemple de la préoccupation écologique du créateur qui nous offre ce bel exemple de recyclage de soutiens-gorges (portés par la même personne ?) avec une variété de formes, de dimensions et de couleurs qui participent à l’élégance de cette robe qui, j’imagine, peut être portée sans soutien-gorge puisque le bustier est assez haut et la taille pas marquée .
Notez que le vêtement est aussi gracieux par devant que par derrière.

Ce noble et politiquement correct souci de récupération est porté au zénith par « une robe de mariage upcyclée (sic) assemblée à partir de robes de mariée vintage ».

Elle se distingue par une mantille de dentelle renouant avec  l’origine hispanique du fondateur de la maison. Bien malheureusement, rien dans le cartel ne permet de connaitre le nombre de robes de mariée recyclées et l’impact de cette action sur le prix du produit et son bilan carbone. À n’en pas douter il est considérable !   

Je me pose la question, un peu ingénue, si le recyclage dans la haute couture de petites et grosses culottes, qui, naturellement, devraient être renouvelées plus assidument, ne permettrai pas de diminuer les coûts de la matière première - les étoffes -  et l’amélioration du bilan carbone de cette branche de l’industrie du luxe.

Mais il y a aussi du classique chez Demna, comme dans cette « robe de soirée en soie beige brodée de fleurs et gants opéra » » ayant pu être inspirée (les chemins de l’inspiration sont impénétrables) par la robe courte de cocktail, brodée par Lesage en 1962 (n° 26, page 42 de l’ouvrage BALENCIAGA- SHAPING FASHION ), sans les « gants opéra », ci-dessous.

Puisque nous sommes dans les chaussures, je ne peux pas m’empêcher de vous montrer ces sympathiques « basket platform (sic) », destinés aux utilisateurs de petite taille recherchant un confort intégral du pied et un gain en hauteur largement supérieur à celui qui peut être obtenu avec une simple talonnette. Bien sûr, le prix n’est pas le même, mais se hausser à la hauteur de Demna (est-il grand ou petit ?) mérite un sacrifice.  

Si vous recherchez des gains de hauteur plus conséquents, et ne craignez pas que vos amis rient discrètement, vous pouvez choisir les « giant boot en cuir souple »  qui offrent l’avantage de procurer une ventilation au niveau de la plante des pieds beaucoup plus performante que dans une chaussure classique. Du point de vue écologique, ces chaussures sont prévues pour traverser les périodes de fortes précipitations et les inondations qui en découlent, conséquence des dérèglements climatiques. Le bilan carbone de cet effort d’adaptation, est toutefois  particulièrement négatif.

Pour finir, retournons aux robes. Cette photo montre une, que je tends à appeler de « derviche tourneur », destiné à un « bal en col roulé » et en arrière-plan une « robe de bal en lurex froissé doré » en forme de gros nœud au dos. L’originalité de la robe de derviche n’est pas très apparente et pour ce qui est du bal il ne faut pas tenter de danser le tango avec, sauf à avoir un cavalier de très petite taille sous la jupe. La dorée est plus intéressante, quoique inspiré très certainement de la robe de Balenciaga qui fait la couverture de L’OFFICIEL DE LA COUTURE ET DE LA MODE DE PARIS d’avril 1951 (n° 20, page 34 de l’ouvrage BALENCIAGA- SHAPING FASHION), mais n’ajoute rien à celles que Guo Pei à déployé dans l’exposition Au fil de l’or au Musée du Quai Branly.

En conclusion. Ne regrettez pas trop de ne pas être allé voir le show « Demna », sauf pour la visite des lieux, qui sont historiques du XVII-XVIII^e siècle, et très bien restaurés. Pour le reste, si on le prend avec un peu d’humour ça passe, mais c’est cher payé même si l’entrée était gratuite…  Le spectacle de pas mal de visiteurs qui essayent de se couler dans l’esprit Balenciaga revu et « corrigé » par Demna était, de beaucoup, plus intéressant !